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La corrida, monstre sacré à Madrid, visée par une fronde inédite - La corrida, monstre sacré à Madrid, visée par une fronde inédite

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La corrida, monstre sacré à Madrid, visée par une fronde inédite

MADRID - La corrida est visée par une fronde inédite à Madrid, où la "Fiesta" taurine est une institution, mais ses défenseurs, à commencer par le roi Juan Carlos, sont nombreux et farouches.
Un manifestant anti-corrida suspendu à un pont du centre de Madrid, le 12 mars 2010

Du jamais vu dans la capitale espagnole: fin mars, des milliers de personnes, écologistes ou défenseurs des droits des animaux, ont défilé jusqu'à la Puerta del Sol pour demander l'abolition des corridas.

Quelques jours auparavant une association de défense des animaux, El Refugio (Le Refuge), avait lancé une pétition visant à recueillir 50.000 signatures pour que le Parlement régional accepte de débattre de l'interdiction des corridas.

Elle s'inspirait d'une initiative similaire en Catalogne, région du nord-est du pays où ont eu lieu en mars des auditions parlementaires mouvementées sur une possible interdiction des corridas.

Craignant la contagion, le gouvernement conservateur de la Région de Madrid a annoncé son intention d'inscrire la tauromachie à son patrimoine culturel, déclenchant la colère des anti-taurins.

Le torero espagnol Morante de la Puebla dans les arènes de Las Ventas à madrid, le 14 mai 2009.
"Il y a des gens dans la région de Madrid, dans le gouvernement régional, qui insistent pour déclarer les corridas biens d'intérêt culturel. Mais nous sommes des centaines de milliers de Madrilènes à être contre les corridas", assure à l'AFP Nacho Paunero, président de l'association El Refugio.

En manifestant, l'objectif est de "démontrer le rejet social" de cette mesure, déclare à l'AFP Mireya Barbeto, porte-parole du Parti anti-taurin (Pacma), en marge de la manifestation organisée fin mars.

"Je pense qu'il n'est pas éthique de s'amuser quand cela implique du sang, la mort et la souffrance d'un animal", renchérit Marta Esteban, porte-parole de la Fondation d'aide aux animaux.

"A Madrid, plus de 70% de la population rejette ces actes de barbarie et de torture, une honte nationale", selon Mireya Barbeto.

Mais ces militants s'attaquent à un monstre sacré, dans une ville où les grandes arènes de Las Ventas sont ouvertes de mars à octobre et voient défiler les meilleurs matadors du moment, avec en point d'orgue en mai les corridas de la San Isidro.

Au milieu de cette tempête, le roi Juan Carlos, grand amateur de corridas, n'a d'ailleurs pas hésité à leur manifester son soutien.

Et selon Luis Alvarez, célèbre agent de toreros, qui a notamment représenté le Français Sébastien Castella, la corrida a encore de beaux jours devant elle.

"C'est un spectacle légal, on ne peut donc permettre ces attaques. Je pense que ce sont des tentatives, des manoeuvres pour faire du mal à la Fiesta. Mais ça va être très difficile", assure-t-il à l'AFP.

Manifestation de militants anti-corrida, le 24 mai 2009 à Madrid


Selon lui, les militants anti-taurins sont plus visibles qu'avant parce qu'ils sont "mieux organisés".

En outre "les films d'animation, comme ceux de Disney, qui font croire aux enfants que les animaux sont leurs égaux, nous font beaucoup de mal", explique-t-il.

"Mais de nombreuses études ont démontré que le taureau ne souffre pas pendant le combat", affirme M. Alvarez, soulignant que les défenseurs des corridas commencent eux aussi à s'organiser.

Source :www.lexpress.fr
Le 08/04/2010